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Jeux paralympiques : « il n’y a pas les “normaux” et les “différents”, il y a une seule société »

Les Jeux paralympiques s’inscrivent dans la lignée des Jeux olympiques (JO) qui ont grandement évolué depuis leurs débuts en 1896. Bien que placé sous le signe de la participation, l’olympisme a longtemps été excluant. La place des femmes et des personnes quelle que soit leur couleur de peau n’est plus aujourd’hui une question. Cette évolution inclusive considérable a été actée par la décision du Comité international olympique (CIO) en 2021 d’ajouter un mot à la devise olympique qui est désormais « Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble ».
Qu’en est-il des personnes en situation de handicap ? Elles n’ont pas été a priori exclues des premiers JO, mais n’avaient la possibilité de participer que si elles parvenaient à s’adapter pour égaler les performances des autres participants (voire à les dépasser, ce qui est arrivé tout en restant exceptionnel).
A partir de 1948 et des premiers Jeux de Stoke Mandeville (Angleterre), créés dans une logique médicale de rééducation des blessés de guerre, va se développer l’idée des Jeux paralympiques tels qu’on les connaît aujourd’hui, dans une logique de compétition sportive.
Avec les Jeux paralympiques, est-on arrivé à la pleine réalisation de la nouvelle devise olympique ? Aujourd’hui, on ne concevrait pas de faire des Jeux pour les hommes, puis, deux semaines plus tard, des Jeux pour les femmes. Comment expliquer alors que les personnes en situation de handicap soient à part dans l’ensemble olympique ?
Des explications sont avancées : nombre total d’athlètes trop important, et risque d’éclipser les épreuves paralympiques. Mais pourquoi ne pas faire alors des Jeux olympiques plus longs ? Est-ce que l’alternance entre épreuves olympiques et paralympiques dans la même journée ne donnerait pas au contraire davantage de visibilité aux athlètes en situation de handicap ?
On pourrait objecter que la distinction des Jeux paralympiques par rapport aux JO trouve sa justification dans une différence de performances. Mais le principe de catégories différentes est déjà inscrit dans le fonctionnement des JO. Imaginerait-on ainsi faire combattre un judoka de 70 kilos contre Teddy Riner ?
Le principe même de l’inclusion est de ne plus avoir une organisation à part dans laquelle on regroupe des personnes qui ne seraient pas considérées dans la norme et qui, de ce fait, devraient former un autre « ensemble ». La portée symbolique des Jeux paralympiques, qui s’inscrivent dans une logique de séparation, est trop importante pour ne pas y accorder de l’intérêt.
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